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Moins de viande, plus de végétal ?
Préparer à manger est parfois une corvée, se mettre à table est souvent un plaisir. Le fait de se nourrir est naturel mais nos choix alimentaires ne sont pas des actes anodins.
D'un côté, ils induisent des systèmes économiques qui ont des conséquences écologiques ou sociologiques et de l'autre, ils peuvent avoir des conséquences sur notre santé. Choisir un mode alimentaire peut donc devenir un acte citoyen.
Pour "alimenter" notre réflexion, Initiatives Citoyennes a organisé une soirée d'information en invitant Madame Sylvie Marsollier qui nous a présenté son point de vue de déléguée départementale de la Vienne de l’Association Végétarienne de France.
https://www.vegetarisme.fr/c&d/s-marsollier/
Intervention de Mme Sylvie Marsollier
« Moins de viande, plus de végétal ? »
« Et si vous décidiez de faire un geste important pour votre santé et la planète ! »
Quelques définitions pour commencer
Végétarien : ne consomme ni viande ni poisson
Végétalien : végétarien et ne consomme aucun produit alimentaire d’origine animale (lait, œufs …)
Végan : végétalien et refuse tout produit d’origine animale (cuir, laine …)
Flexitarien : « omnivore » mais conscient de l’importance de réduire sa consommation de viande et de poisson
Quelques données
18 à 20% dans le monde de végétariens (une majorité de la population indienne mais la consommation de viande y augmente), 16% en Grande-Bretagne, 10% en Suisse et Allemagne, 3% en France.
Si 100% de la population mondiale était végétarienne, la planète pourrait nourrir 13 à 14 milliards de personnes. En effet, 70% de la surface des terres agricoles est destinée à la nourriture animale. Il faut 7 à 10 grammes de protéines végétales pour produire 1 gramme de protéines animales !
La consommation de viande et de poisson représente 15 à 18% des GES (gaz à effet de serre) rejetés dans l’atmosphère, soit plus que le transport.
En France, on abat 1 milliard d’animaux terrestres pour la nourriture humaine (65 milliards dans le monde et 1000 milliards de poissons).
Localiser son alimentation réduit de 18% son empreinte écologique alimentaire. Devenir végétarien la réduit de 61%.
Notre alimentation doit être composée de 15 % de protéines, de 30% de lipides et de 55% de glucides.
Les protéines et le calcium
Nous avons besoin chaque jour 0,8 gr de protéines par kg de poids de corps. Les protéines peuvent être apportées par une alimentation végétarienne en consommant des céréales (blé, boulgour, quinoa, riz, seigle …) et des légumineuses (fèves lentilles, pois cassés, pois chiches, haricots, soja …). Les protéines d’origine animale fournissent surtout des précurseurs acides, alors que les protéines d’origine végétale sont accompagnées de précurseurs alcalins que l’on ne trouve pas dans les aliments animaux. Un déséquilibre alimentaire entre les précurseurs acides et alcalins conduit à une charge acide chronique qui peut avoir des effets néfastes sur les os.
Les végétariens, contrairement à ce qui est souvent dit, n’ont pas de carences en calcium qu’ils trouvent en abondance dans les végétaux, sachant que le calcium d’origine animale (lait, fromage) n’est pas assimilé par l’organisme.
Comment se mettre à cuisiner végétarien ?
Mme Marsollier insiste sur le fait que la cuisine végétarienne n’est pas triste, qu’elle peut être diversifiée et que se nourrir végétarien doit rester un plaisir et non une contrainte.
Il est possible (recommandé) de commencer par des repas ou des jours végétariens. Mme Marsollier a mis 5 ans à devenir complètement végétarienne.
Elle a mentionné les sites suivants qui proposent conseils et recettes :
A propos du soja et des œstrogènes
Mme Marsollier a expliqué que les isoflavones (substances produites par les plantes, semblables aux œstrogènes, ce sont des polyphénols végétaux anti-oxydants) du soja se retrouvent en fait dans de nombreux légumes et fruits tels que artichauds, pommes de terre, raisin …
Le lait de vache contient des œstrogènes d’origine animale qui seraient sans doute responsables du nombre en augmentation de pubertés précoces en France et dans les pays gros consommateurs de protéines d’origine animale (contrairement au Japon par exemple).
Elle a cité les noms de médecins, experts dont on peut consulter les publications sur Internet ou les pages Facebook : Docteur Pellet / Hervé Berbille (a beaucoup écrit sur le soja).