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Des frayères pour leur bonheur
Mercredi 7 avril 2021 :
La sortie «zones humides», organisée par Initiatives Citoyennes et animée par la Fédération de la Vienne pour la pêche et la protection du milieu aquatique, a réuni, sous un soleil radieux, une quinzaine de personnes dans le respect des gestes barrières autour d'une frayère à brochets et d’une frayère à truites aménagées sur la Boivre dans la propriété de Monsieur de Saint Seine.
Notre guide, Edouard Brangeon, originaire de Vouneuil est responsable technique à la fédération. Il est titulaire d’une maîtrise de Biologie et Écologie des Organismes à l'Université de Poitiers. Il a su nous faire découvrir ce milieu aquatique et a apporté des informations pédagogiques tant aux néophytes qu'aux pêcheurs aguerris, sur l'aménagement des cours d'eau et sur la reproduction des brochets et des truites.
Zones de reproduction, dites «frayères» :
Plusieurs paramètres entraînent la disparition des frayères, notamment, la raréfaction des crues hivernales, la diminution du temps de submersion des zones de reproduction, l'assèchement et le comblement des zones humides.
Dans ce contexte la Fédération départementale, en collaboration avec les Associations Agréées de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA) de la Vienne et certains syndicats de rivières, gèrent plusieurs sites. Ainsi, depuis 1999 plus de 140000 poissons issus des frayères des bassins pépinières ou des plans d'eau ont été réintroduits dans le milieu naturel.
Dans notre commune, suite au travaux de la LGV, une restauration morphologique a permis de compenser l'impact sur la Boivre. Ces travaux ont consisté à diversifier les écoulements, à créer de nombreux habitats pour la faune et la flore aquatique et augmenter l'auto-épuration de la rivière. Nous avons pu y découvrir, effectivement, plusieurs espèces.
Ce système de vanne permet de maintenir le niveau d'eau pendant les premiers mois de la vie des brochetons.
Ensuite, elle permet leur retour dans la Boivre.
Ce tunnel permet aussi de faire des comptages et montrer l’efficacité du projet.
La reproduction du brochet :
Le brochet, espèce patrimonial figure comme vulnérable, dans la liste rouge des espèces menacées en France,
Ce carnassier peut atteindre 1,30 m et peser jusqu'à 15kg,
Dès le mois de décembre, le brochet migre vers les zones de frayères (prairies inondées, bras morts, fossés immergés). Il s'y reproduit de février à mars, en période de crues. Ces zones doivent rester inondées pendant 6 à 8 semaines pour permettre aux adultes de déposer leurs œufs et aux alevins de se développer jusqu'à l'âge de 4 mois, avant de rejoindre les cours d'eau,
Ces lieux de reproduction sont également des milieux de vie favorables à de nombreuses autres espèces (poissons, amphibiens, oiseaux).
La reproduction de la truite :
La truite ne fréquente pas la même « maternité». Sa reproduction se fait dans le courant. La femelle choisit l’emplacement de la frayère, et prépare le nid, en le nettoyant pour débarrasser le sol de toutes les impuretés, notamment les algues ou les petites particules de limon. Les zones de frai sont souvent observables à l’œil nu : il peut s’agir par exemple d’une zone où le substrat est assez clair. A noter que les mâles atteignent généralement leur maturité sexuelle à 2 ans, contre plutôt 3 ans pour les femelles.
Pour aménager la Boivre, il a donc fallu faire des enrochement en amont desquels ont été déposés des graviers.
La nature a vite recolonisé cet espace comme on peut le voir sur la photo.
Les différents raviers qui ont été créés peuvent recevoir les truites qui y trouvent « en circuit court » des crevettes qui donnent cette couleur rose à leur chair.
.......... partie de berge reconstituée pour redessiner le lit de la rivière.
Des arbres ont été plantés pour la maintenir et créer une zone d'ombre qui garde la fraîcheur de l'eau.
Malgré le soin apporté à la protection des zones humides, l'évolution climatique et en conséquence l'abaissement du niveau des eaux et le réchauffement des cours d'eau affectent la vie aquatique, notamment, celle de la truite fario qui ne supporte pas les températures supérieures à 20 degrés et qui lui sont létales à partir de 25°C.
S’ajoute à cela la problématique du partage de ce bien commun avec les autres utilisateurs comme le monde agricole.
Tous nos remerciements à notre animateur qui a su partager sa passion et à Monsieur de Saint Seine de nous avoir permis de faire cette visite sur site.
Pour en savoir plus :
https://www.facebook.com/Federationdepeche86/